Fonder une société sportive ce n’est pas bien sorcier... surtout avec une équipe volontaire et dynamique. De cela il y a 25 ans, l'on pourrait dire « déjà 25 ans » et il semble que ce n'est même pas avant-hier. Les années défilent et notre Ski-Club garde la jeunesse grâce à tous les responsables qui se dévouent, saison après saison, grâce à tous les membres qui apprécient les activités du Club. Cinq années plus tard, c'est une étape de plus qui se profile : la construction de la cabane. Dur labeur, beaucoup de sacrifices, d'aventures et mésaventures, mais de grandes satisfactions, que de souvenirs ...
Nous sommes tous concernés dans notre Club, ceux qui ont collaboré et ceux qui assurent la continuité aujourd'hui et demain. Merci et bonne piste. Sportivement vôtre.
Edmond Chevey Fondateur et Président d'honneur.
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LA CABANE La désillusion...ZINAL, puis...
L'étude de l'édification d'une cabane est mentionnée pour la première fois dans le protocole de l'assemblée générale du 02.06.1972. Le Président donne connaissance d'un projet mis sur pied par le Comité et oriente l'assemblée sur le projet « Sorebois ».
Edmond Chevey remercie tous ceux qui ont bien voulu donner franchement leur avis sur le projet et propose à l'assemblée de donner au Comité un accord de principe afin que les études puissent se poursuivre. Il est évident que pour un projet dont le coût se situe à Fr. 300'000.- environ, il n'est pas concevable de la réaliser sans avoir au préalable récolté des fonds représentant les 50 à 60 % du prix de revient de l'œuvre. Un an plus tard, conformément aux décisions prises lors de la dernière assemblée générale, l'acte d'achat est conclu avec le Consortage de l'alpage de Sorebois. Les membres sont informés que cet acte représente l'achat d'une parcelle de 1000 m2 sise à côté de la station du téléphérique de Sorebois.
Toutefois, cet acte est subordonné à l'octroi d'eau potable d'une part et d'un droit de passage, d'autre part. Par conséquent, tant que nous n'aurons pas une réponse définitive relative à l'eau, il n'est pas possible d'aller de l'avant. L'assemblée se montre satisfaite des explications données par le Président.
Extrait du protocole de l'assemblée générale de l'Alpage de Sorebois du 25 novembre 1973. En assemblée du 25 novembre 1973, les Consorts de l'Alpage de Sorebois ont décidé de ne pas donner de l'eau au Ski-Club de Veyras pour la construction de la cabane et d'annuler par conséquent la convention passée entre l'Alpage de Sorebois et le Ski-Club de Veyras.
L'acte authentique de vente du 08 novembre 1972, soumis expressément à ratification par l'assemblée générale est donc purement et simplement annulé.
Chandolin, un nouveau défi...
Le projet Sorebois n'étant pas réalisable, le comité du Ski-Club convoque une assemblée générale extraordinaire en date du 08 novembre 1974.
Le Président commente le projet de construction d'une cabane à Chandolin au lieu dit la Remointzette. Il fait remarquer que le consortage de l'Alpage est d'accord, selon confirmation écrite, de mettre à notre disposition gratuitement le chalet de la Remointzette avec 1000 m2 de terrain attenant et l'eau potable nécessaire à l'exploitation, cela sous forme de droit de superficie d'une durée de 60 ans avec droit de préemption par la suite.
Après un temps de réflexion et de nombreuses questions, les membres présents acceptent à l'unanimité le projet de construction d'une cabane sur l'alpage de Chandolin.
Un comité de construction est nommé :
Président : Epiney René.
Secrétaire : Zufferey Marc-André.
Caissier : Antille Jean-Pierre.
Commission de construction : Darioly Jean-Michel, Zufferey Rémy, Zufferey Charly, Zufferey Marius.
Vérificateurs de comptes : Briguet Roger, Zufferey Gisèle.
Les travaux débutent le 14 juin 1975.
Dès lors, chaque week-end, une cinquantaine de membres entourent le comité de construction et s'affairent aux divers travaux : transport de matériel, aide aux maçons, installation de la fosse septique, fouilles pour l'amenée d'eau et pose d'un réservoir de 12'000 litres, menuiserie intérieure et extérieure, peinture et autres finitions
Une cabane à la force du poignet...
L'assemblée générale du 06 juin 1975 fixe un nombre de journées de travail obligatoires et en cas d'absence de faire payer une indemnisation à la Société. L'assemblée décide, sans oppositions :
- de fixer à 4 le nombre des journées de travail obligatoires pour les membres, dès les juniors,
- de demander Fr. 70.- par journée à ceux qui n’ont pas rempli leur obligation,
- de donner les pleins pouvoirs au Comité de cabane pour la fixation des pénalités,
- de modifier l'art. 14 alinéas 4 des statuts du Ski- Club qui fixe la finance d'entrée pour tout nouveau membre de la façon suivante :
3 parts de garantie de Fr. 100.-, 4 journées de travail ou l'équivalent en argent soit Fr. 280.- et enfin la cotisation annuelle en vigueur. Apres 16 mois d'efforts, dans une ambiance excellente, l'œuvre est presque terminée. Tous les membres du Ski-Club ont contribué à cette construction, sacrifiant de nombreuses heures de loisirs pour aider et participer aux différents travaux. La solidarité humaine n'est pas un vain mot au sein de Ski-Club.
L'incendie...
Extrait de l'article du NF du 10.11.76
La cabane du Ski-Club de Veyras a été la proie des flammes le 09 novembre 1976 vers 17 heures. Un incendie que l'on suppose dû à un court-circuit, a en effet ravagé les dortoirs et la toiture du bâtiment édifié sur le haut de Chandolin. Rapidement alertés, les pompiers, qui disposaient des véhicules des sapeurs-pompiers du Val d'Anniviers, intervinrent.
Le commandant des soldats du feu de Chandolin, M. René Salamin, se rendit également sur les lieux du sinistre. Fruit de trois ans de labeur, cette cabane était actuellement en voie d'achèvement. Il restait encore quelques finitions à exécuter dont des peintures.
Tous les membres du Ski-Club de Veyras avaient contribué à sa construction et l'on espérait bien, aux fêtes de Noël, inaugurer cette nouvelle réalisation.
Cet incendie, on s'en doute, a provoqué l'émoi de la population... La police a ouvert une enquête pour déterminer avec précision les causes de cet embrasement.
Les mauvais génies...
A quelques jours de son inauguration la cabane brûle à croire que les mauvais génies de la montagne nous en voulaient de les déranger dans ces lieux où seule la nature est reine... s'exclamait Edmond Chevey, le Président du Ski-Club lors de l'assemblée générale du 7 octobre 1977. Quelles en sont les causes ? Difficile à dire.
L'enquête suppose qu'il pourrait s'agir d'un court- circuit ou d'un chauffage défectueux. L'important pour notre Société fut que l'assurance ait pris le cas en charge.
Le 9 octobre 1977 sera une très grande journée puisqu'il s'agira d'inaugurer officiellement notre cabane.
L'inauguration.
Le samedi 9 octobre 1977 après- midi le Ski-Club inaugurait la cabane située au-dessus de Chandolin à 2302 m. Les autorités de Veyras et de Chandolin étaient présentes pour fêter la fin de deux années d'efforts et de volontariat. Vers 15 heures, avec l'appui sonore des Fifres et tambours de St-Jean, le président de la société, M. Edmond Chevey coupa le ruban. M. Jean-Paul Favre fit visiter les locaux en expliquant les différentes phases de la construction. M. René Epiney, Président du comité de construction précisa les caractéristiques techniques.
La cabane... en quelques chiffres.
Adopté lors de l'assemblée générale du 06.06.1975, le budget de réalisation du projet de la Remointzette s'élève à Fr. 260'000.- Le Ski-Club accepte la mise en chantier de la construction à la condition que le coût final à charge de la société ne dépasse pas les Fr. 160'000.- Le solde étant représenté par la souscription de parts sociales.
M. René Epiney, Président du Comité de Construction retrace dans son rapport du 08.10.1976 toutes les activités qui ont servi à l'édification de la cabane depuis son départ. Il rappelle que cette dernière représente 1000 m3 de construction, qu'il a fallu creuser 510 mètres de canalisations pour la captation de l'eau potable, enfouir une citerne de 12'000 litres et creuser une fouille de 390 mètres pour amener l'électricité.
Le coût final de cette réalisation se monte à Fr. 261'505.35 La reconstruction après l'incendie a été entièrement prise en charge par l'Helvetia Incendie pour un montant de Fr. 92' 152.40
Ces travaux ont pu être réalisés à peu de frais, les membres de la société n'ayant jamais ménagé leur peine et leur courage tant pour la construction que pour la reconstruction.
En 1981 la nouvelle captation d'eau oblige la société à investir à nouveau quelque Fr. 40'000.- Ceci sans la main d'œuvre, le travail ayant été effectué, bien sûr, bénévolement par les membres. Aujourd'hui, après 20 ans d'exploitation, cette cabane apporte à notre Ski-Club une entrée financière importante.
La Remointzette accueille chaque année plus de 25 groupes soit à la semaine, soit en week-end, représentant quelque 3'000 nuitées, ce qui permet aux membres de profiter de nombreuses réductions et de participer aux sorties à des tarifs vraiment intéressants.
Toutefois, le bénéfice réalisé est constamment réinvesti dans l'entretien et la rénovation de manière à offrir à nos locataires ainsi qu'à nos membres, des locaux pratiques et confortables. D'une capacité de 70 lits, ce chalet de montagne vous accueille toute la saison, sur simple réservation auprès du gardien.
MA CABANE A CHANDOLIN... ... DIT DIEU !
Texte de Jean-Pierre Zufferey
Ce soir-là, après une journée bien remplie,
Dieu était assis à son bureau, au Paradis.
Il feuilletait ses registres,
et il tomba, par hasard ou par Providence,
sur la page « Veyras ».
Dieu lisait attentivement ses annotations
quand tout à coup il sursauta :
« NOM DE MOI ! » dit Dieu,
(c'est le seul « juron » en usage au Paradis !)
Mais, mes pauvres enfants de Veyras,
si ça continue ainsi,
ils vont périr d'asphyxie !
L'air est vicié par les fumées des usines,
l'eau potable manque cruellement sur ce plateau,
les bruits de la ville et les tentations du monde
n'arrêtent pas d'attirer ces braves gens
dans les brouillards de la plaine !
Il faut que je fasse quelque chose !
Le lendemain, sans perdre de temps,
Dieu prend son bâton de pèlerin
et Il se dit : « Je m'en vais faire le tour
des esprits et des bonnes volontés
qui habitent ce cher pays. »
Et une idée par-là,
un projet par-ci,
une initiative à gauche,
une petite poussée à droite…
Et peu à peu, parmi les membres du Ski-Club
et de son Comité,
germa, grandit et jaillit,
on ne sait d'où,
mais le Bon Dieu en sait quelque chose...
jaillit l'idée de construire...
car Dieu se disait :
« Il faut qu'ils s'élèvent, mes braves Veyrassois,
Il faut qu'ils regardent plus haut
que leurs soucis quotidiens,
II faut qu'ils prennent de l'altitude,
Il faut qu'ils se rappellent
qu'ils ont des racines d'éternité en eux... »
Alors jaillit l'idée de bâtir là-haut,
tout en haut,
de bâtir loin du bruit,
dans le silence, une cabane
dans l'infini des monts...
Des monts... en deux mots, comprenez-moi bien !
Quelles merveilleuses aventures
ces camps du Ski-Club avec les enfants !
Quel dévouement de la part des cuisinières
et cuisiniers !
Quelle patience, quelle disponibilité, quelle gentillesse
de la part de ces pères et mères de famille,
de ces jeunes gens et jeunes filles
qui accompagnent ces enfants
sur les pistes... de la vie !
Quel bonheur ! 20 ans de route !
20 de pistes... et de pistées !
20 ans de vie !
Et quelles soirées j'ai vécues là-haut !
Les soirées de Loto, les soirées de théâtre,
les soirées de Boum...
Quel plaisir j'avais de danser avec eux !
Et puis enfin, quand le calme semblait revenu,
au moins pour un moment,
mon serviteur terrestre, sans extra,
sous le Souffle de mon Esprit
qui lui donnait de bons coups de main,
proposait un temps de méditation.
Et voilà que les enfants me remerciaient
pour la journée, pour le soleil, pour la neige,
pour l'amitié...
Vous savez, ça fait chaud au cœur de Dieu
d'entendre les enfants qui savent dire merci !
et quand les enfants disent merci,
ils entraînent les parents dans le même mouvement.
Vous comprenez que j'en suis tout réchauffé !
Et les dimanches,
jours de liberté que je donne à mes enfants
pour qu'ils ne deviennent pas des machines,
et gardent au cœur la soif de l'infini,
la soif de l'Absolu,
au milieu de leur journée de ski,
ils savaient s'arrêter,
s'asseoir un peu, joindre les mains,
partager ma Parole,
méditer ma Présence,
retrouver le silence,
et accueillir le Don de mon Amour...
Ah oui ! C'est vraiment ma cabane
là-haut, à Chandolin.
C'est ma famille qui se retrouve là-haut.
Et c'est déjà une annonce de ce que sera mon ciel.
Allez ! gens du Ski-Club,
gens de là-haut, gens de Veyras,
continuez à m'inviter...
Je continuerai à vous recevoir chez moi !
Mais oui, c'est ma cabane là-haut à Chandolin…
Parole du Seigneur selon mon apôtre Jean-Pierre.
